L’été à peine installé a déjà tiré sa révérence

Et laissé place aux mois en Bre,

Inaugurant les premiers frimas.

Octobre, Novembre, Décembre, le triptyque récurrent

S’est installé sans crier gare,

Octobre a sonné le la,

Le vent glacé a cranté le sable devant le phare.

Les nuages sombres et menaçants

Ont envahi le ciel et noyé le soleil,

Mais le disque lumineux s’est accroché aux cieux

Pour les percer de son éclat blanc

Comme l’écume étalée sur les algues ensablées.

Comme un vent d’espoir, le cercle lumineux a explosé la baie offerte

Au regard de ma solitude exquise, jouissant de la beauté de ses pins

Ouverts à mon coeur et à mon âme, me baignant dans un apaisement délicieusement troublant.

Au milieu des sentiers déserts, l’eau de la marée montante a envahi les sentes,

Réfléchissant dans son reflet une étincelle éblouissante.

Cachés derrière, les grands arbres m’ont invitée à l’abri de leur hauteur,

Me laissant goûter avec délice à leur douce fraîcheur.

L’envie insatiable de me gorger des beautés de la nature

M’a entraînée vers la haute dune,

Où depuis son promontoire

J’ai goûté au spectacle grandiose et sauvage.

Au milieu du bruit perforant des vagues, les couleurs translucides

Ont explosé à mon coeur de leur camaïeu vert d’eau acidulé,

Bordé tel une dentelle d’une parfaite ligne d’écume,

Déposée au creux des graciles lignes des pêcheurs.

De la mer à la terre, il n’y a qu’un pas,

Je me suis perdue au milieu des fleurs de la pampa,

Bordant magistralement les vignes roussies par le temps.

Des blés asséchés aux tournesols fanés, la promesse du vin

Rougeoie les feuilles des vignes et les grappes noires des raisins.

Mais pour l’heure, le festin est ailleurs…

L’Estuaire s’est vidé de ses vacanciers et offre à foison son spectacle sublimé

Aux couleurs de l’automne, berçant ses rares visiteurs dans une douce et profonde sérénité.

Les mois en Bre, c’est rentrer dans ce mouvement impermanent du temps

Qui passe et repasse, dans ce duel éternel entre le yin et le yang,

Entre la naissance et le deuil, entre la vie et la mort.

C’est ne jamais oublier la fragilité de notre humanité,

C’est viBrer chaque instant des paillettes extasiées

De ce bonheur offert et captivant,

Tel le bateau naviguant au couchant,

Demain il fera jour pour l’Amour.

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